Le président des Républicains exclu par son propre parti : une crise sans précédent

Rédigé le 14/06/2024
JOHNNY MADI BACO


près l’annonce d’une alliance avec le Rassemblement National (RN) par Éric Ciotti, la tension au sein des Républicains (LR) a atteint un point culminant. Mardi soir, Éric Ciotti a déclaré sur TF1 avoir formé une alliance avec le RN pour les législatives, sans en informer les autres membres de son parti. Cette décision a choqué et perturbé la famille politique gaulliste, menant à une crise majeure au sein du parti.

La réaction des ténors du parti

Mercredi, les dirigeants de LR, y compris Annie Genevard, Daniel Fasquelle, Aurélien Pradié et Raphaël Schellenberger, ont décidé de « reprendre » symboliquement possession de leur siège à Paris. Cette action marque un moment significatif dans la contestation de l’autorité de Ciotti au sein du parti.

À 11 h 43, un e-mail stupéfiant a été envoyé aux employés du siège, leur ordonnant de quitter les lieux et de continuer à travailler depuis chez eux. À midi, les portes du siège se sont fermées, laissant les employés dans un état de désarroi.

La déchéance d’Éric Ciotti

Plus tard dans la journée, une réunion des principaux leaders de LR s’est tenue pour décider de l’avenir du parti. À l’unanimité, le bureau politique a voté l’exclusion d’Éric Ciotti, confiant la gouvernance intérimaire à Annie Genevard et François-Xavier Bellamy. La commission nationale d’investiture a également réinvesti 59 députés sortants, à l’exception de Ciotti et de sa proche alliée, Christelle Dintorni.

Une crise personnelle et politique

Éric Ciotti, absent du siège mercredi matin, a vu la plupart de son cabinet le quitter la veille. Certains pensent qu’il observait les événements depuis son bureau de la Questure, juste en face de l’Assemblée nationale. Comparé à Human Bomb par Aurélien Pradié, Ciotti est accusé d’avoir pris en otage le parti pour des intérêts personnels, notamment en raison des bons scores du RN dans sa circonscription des Alpes-Maritimes.

À 18 h 45, Marion Maréchal est apparue pour une courte conférence de presse, affirmant que l’union proposée par le RN ne pouvait pas être ignorée. Plus tard, Éric Zemmour l’a exclue de son parti, Reconquête, la traitant de « menteuse » et dénonçant sa trahison.

La riposte de Ciotti

Éric Ciotti, lors de sa première interview post-crise sur CNews, a affirmé qu’il restait le président des Républicains et que le bureau politique qui a voté son exclusion était « illégal ». Prétendant avoir reçu des milliers de soutiens pour son initiative de « Rassemblement des droites », il revendique sa légitimité et son droit à rester en poste.

Une bataille ouverte

La crise au sein des Républicains est loin d’être résolue. Le conflit entre Ciotti, persuadé d’avoir raison, et le reste du parti, qui l’accuse de trahison, laisse le parti dans une situation d’incertitude. La clé de cette crise reste encore à trouver, alors que chaque camp tente de renforcer sa position dans cette bataille pour l’avenir de la droite française.